La dénomination du plateau du Bouguen provient du nom du fermier qui exploitait ces terres autrefois.
C’est ici que vers 1777 les fortifications du Bouguen ont été édifiées selon un
profil de type Vauban, elles s’étendaient de la vallée du moulin à poudre
jusqu’à Kervallon en bord de Penfeld. Ces fortifications étaient
percées d’une porte : la porte de Castelnau, qui a l’origine débouchait sur un
pont levis très tôt disparu et remplacé par une construction fixe qui permettait
de franchir les douves en direction de Lanrédec. La porte a été déplacée en
1974 du côté de la rue de Lille pour permettre l’extension de l’université, à
l’origine elle était flanquée de chaque côté d’un corps de garde.
Au niveau de l’actuel terrain de sport se trouvait la maison d’arrêt du Bouguen
construite entre 1857 et 1859, elle se composait de 24 cellules et pouvait
contenir 157 détenus. Elle a été détruite dans la nuit du 1er au 2 juillet 1941
par un bombardement anglais.
En novembre 1917, Brest devient ville américaine ; un camp s’installe dans les
douves et sur les fortifications, d’abord camp de prisonniers allemands, puis
camp de transit pour les soldats américains, il devient en mai 1919 un camp
pour les mariées : le bride’s camp. Les femmes ayant épousé des soldats
américains y étaient regroupées ; ce camp pouvait accueillir jusqu’à 500
femmes et était géré par le YMCA, mouvement de jeunesse chrétien qui
enseignait aux femmes l’anglais, l’éducation civique… en attendant qu’elles
soient autorisées à partir aux USA.
En 1945, après la libération de Brest, les remparts sont détruits et utilisés pour
combler les douves et vallons avoisinants. Sur ce terrain aplani, en attendant la
reconstruction, 5500 baraques préfabriquées sont installées pour héberger les
Brestois se retrouvant sans toit après les destructions de la guerre. Ce véritable
village avec ses commerces, école, église et structures sportives, fait place
progressivement dans les années 1960-1970 à l’université que nous
connaissons actuellement.