Rien de plus passionnant que de remonter le temps pour retracer les grandes étapes de l’histoire d’une école primaire et maternelle qui, voilà 40 ans ouvrait ses portes. "Ouest France" du 24 octobre 1969, et une archive jaunie de l’éducation nationale du 22 septembre de la même année, remplie par François Jégou, premier directeur de l’école primaire de Bellevue, témoignent de cette naissance.
Un reportage de la presse locale de mars 72 restitue cette création dans le cadre de la dynamique urbaine des années 60 et 70 qui ont vu éclore "Brest2" : quelques brefs jalons nous remémorent cette explosion urbaine sur Bellevue, après le temps de l’implantation des baraques.
Plus de 700 logements sont livrés en 1960 sur le site de Kerbernier, près de 300 logements en 1970 sur celui de Kermenguy.
L’école de Bellevue construite en 1969
Avant la création de l’école de Bellevue, trois groupes scolaires seront créés sur le secteur tout proche : Auguste Dupouy en 66, Jean Perrin en 67 sur Kergoat et Kerhallet en 68. Pour mémoire, la mairie et la bibliothèque sont inaugurées en 70, ainsi que le centre commercial et le tourne à gauche avenue Le Gorgeu-rue Tarente.
L’école de Bellevue, de conception traditionnelle, greffée quasiment au pied d’un habitat collectif, allait rapidement devenir une ruche bourdonnante conséquente. En croisant les données des archives et les témoignages d’enseignants pionniers de cette école maternelle et primaire, ce sont quelques 550 élèves répartis dans 19 classes qui seront scolarisés chaque année entre 1970 et 1980. Une décrue s’amorce fin 85 avec 470 élèves, 390 en 96 et 280 en 2008.
Dès l’origine du groupe scolaire de Bellevue le recrutement était bien entendu mixte et accueillait les enfants dès l’âge de deux ans. Le territoire de la carte scolaire a toujours été de proximité. Près de la moitié des familles, fin des années 90, par exemple, ayant inscrit leurs enfants à l’école de Bellevue avait leur domicile soit dans le parc HLM de Kerbernier, soit dans la Résidence Kermenguy, gérée par la Société Nationale Immobilière (SNI) et réservée, prioritairement aux personnels de la marine et de la gendarmerie. L’école de Bellevue est fréquemment dénommée "l’école des marins" avec un turn-over important souligné par les enseignants, à chaque rentrée, entraîné par les mutations inhérentes à la profession des parents.
L’autre moitié des élèves habitent les rues avoisinantes : rues de Champagne, de Sologne, Drogou, Groix, Le Gorgeu, Chamgarnier, Trépos, Tarente, etc.
Au delà des statistiques et de l’environnement, c’est en allant à la rencontre de quelques acteurs qui ont animé et dirigé la communauté éducative au cours de ces quatre décennies : 1969-2009, que l’on discerne l’identité de cette école discrète mais solide sur ses objectifs.
Pour les enseignants rencontrés, l’essentiel de leurs préoccupations, c’est l’apprentissage Enfants des apprentissages des savoirs de base, l’accompagnement individualisé pour les aider à structurer leur personnalité et à découvrir les règles et les exigences du "vivre ensemble". Ces priorités affichées sont la déclinaison de la laïcité, d’une école publique ouverte sur l’environnement de l’enfant et au premier chef les parents d’élèves impliqués via l’amicale et le conseil d’école.
Pendant ces quatre décades, ce sont plus de 2000 enfants qui, pendant une moyenne de 7 à 8 années de maternelle et de primaire ont bénéficié de cet ascenseur et de cet éveil culturel proposé par l’école de la République, via la cohésion et le savoir faire des équipes éducatives.
L’école prend des couleurs
Achevons cette brève évocation de la création de l’école de Bellevue en remerciant les enseignants qui ont bien voulu les relater avec tonus et passion : mesdames Salin, Cariou, Le Guilloux, Brenneur, Chapelain et madame Elleouet, actuelle directrice de l’ensemble du groupe scolaire maternelle et primaire, ainsi que monsieur Vigouroux, ancien élève de Bellevue et aujourd’hui archiviste municipal, madame Pressard, actuelle présidente des parents d’élèves.
Et, cerise sur le gâteau d’anniversaire, c’est une école toute pimpante qui a accueilli les élèves en ce début d’année scolaire 2009-2010. En effet, la collectivité locale a rénové les façades de l’école. Une palette d’ocre, de vert et de bleu azur, tranche avec bonheur sur le satin des immeubles proches et l’ardoise du clocher voisin.
Raymond Manceau