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Anse Saupin

dimanche 14 mai 2017

L’anse Saupin

L’anse Saupin est, comme son nom l’indique, une anse de la Penfeld que l’on doit donc imaginer intégralement en eau lorsque l’on débute l’histoire de ce lieu.

La blanchisserie

En 1784, la marine devient propriétaire de l’ancienne brasserie de l’anse Saupin et acquiert des terrains pour y installer une blanchisserie en remplacement de celle qui était installée à la Villeneuve. On y lavait le linge de l’hôpital maritime, des différents corps de troupes, des équipages et des gardes-chiourmes ainsi que le linge des forçats.

De 1836 à 1858, la blanchisserie fonctionne sous l’impulsion de 2 religieuses qui dirigent 18 forçats, 2 mécaniciens et 2 hommes libres. Elle continuera de fonctionner (avec des ouvriers) jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale, les religieuses étant alors remplacées par un commis de Marine.

Le linge était acheminé par mer sur des « bâtiments de rade » ou des chaloupes qui venaient directement à la blanchisserie en remontant la Penfeld. Les chaloupes arrivaient à toute heure du jour ou de la nuit, été comme hiver, suivant la convenance des bords ou des services, en tenant compte de la météo et de la marée pour apporter le linge sale et prendre celui blanchi.

A la libération, le service de santé, transféré à Landerneau, avait arrêté le fonctionnement de la blanchisserie. Celle-ci fut remise en service dès 1946.
Au 1er janvier 1947, la blanchisserie est cédée à la direction de l’Intendance Maritime du port et, pour des raisons d’hygiène, le linge des hôpitaux et des infirmeries est lavé à part.

Lors de la construction des immeubles de Kerbernier, les eaux captées dans les prairies en amont de l’anse Saupin devenaient boueuses certains jours de pluie. Les services de la Ville détournèrent alors le ruisseau de Kergoat, en échange de quoi, la Ville fournissait la blanchisserie en eau industrielle.

La blanchisserie aujourd’hui.

Il reste de l’infrastructure initiale un grand corps de bâtiment en pierre, le mur d’enceinte, le lavoir (il y en avait 4), le terrain d’étendage du linge, l’horloge, qui après restauration se trouve dans le bâtiment des subsistances qui se situe sous le jardin des explorateurs, la cloche qui sonnait le début et la fin du travail (celle-ci est conservée dans le bâtiment administratif).

Ont disparu le bassin et ses quais qui permettaient le transport par barges ou chaloupes du linge.

Depuis 2010, la blanchisserie traite le linge des 3 armées : le linge de couchage, les rideaux, les tenues des élèves des écoles, les tenues de travail, mais pas les uniformes.

27 personnes y travaillent aujourd’hui sur des machines très performantes.

Vous pouvez obtenir des renseignements supplémentaires, notamment sur le fonctionnement de la blanchisserie aujourd’hui sur le site du quartier brest-bellevue.net. Vous pouvez également consulter Wiki Brest.

L’île factice

Décidé par le préfet maritime Joseph Caffarelli, une véritable île artificielle fut construite entre 1805 et 1818 par les forçats de bagne de Brest sous la direction de l’ingénieur maritime Tarbé de Vauxclairs avec les déblais des travaux de l’arsenal. Il s’agissait d’y construire une surface de stockage du bois nécessaire à la construction navale.

En 1945, elle fut transformée en presqu’île, le canal de la rive gauche ayant été remblayée par des gravats de la reconstruction de la ville.

L’atelier bois de la DCN naît ainsi et entretient au fil des ans les unités bois de la Marine nationale (construction de la Belle Poule...) et de la marine civile (le Bel Espoir du père Jaouen). Elle représentait la seule activité industrielle de Bellevue. Le bois était stocké dans les hangars ou conservés dans l’eau saumâtre, en fond de Penfeld.

Longtemps, pour le passage de la digue, un bac fonctionnait à titre bienveillant de la part de la Marine. Mais la construction d’une passerelle puis du pont levant de Kervallon en 1930 amena sa fermeture définitive.